Héritiers de saint Jean Bosco...
Nous ne le savons que trop bien : de toutes les branches de la famille salésienne, celle des anciens élèves et amis est celle qui peut sembler la plus folklorique, la plus surannée, la plus dépassée. Et pourtant...
Pourtant... Don Bosco est toujours d'actualité. Zèle éducatif (« que le jeune soit aimé et qu'il se sache aimé »), foi joyeuse et profonde, capacité à rassembler dans la prière et dans l'action religieux et laïcs (avec les coopérateurs) : le saint de Turin et sa « soeur », sainte Marie-Dominique Mazzarello, ont encore beaucoup à dire au monde de notre temps.
Pourtant... l'Eglise a toujours besoin de laïcs. « Les laïcs sont le visage du monde dans l'Eglise et en même temps le visage de l'Eglise dans le monde », disait il y a quelques semaines Benoît XVI aux évêques de France. Alors qu'en France, le nombre de religieux présents dans les établissements scolaires a fortement chuté depuis 30 ans, des laïcs ont pris le relais. Certains d'entre eux veulent aujourd'hui s'inscrire comme héritiers de ces traditions éducatives. Voilà qui interpelle : la mission des anciens élèves et amis n'est-elle pas là ?
Laïcs salésiens,
quoi faire en 2014 ?
Ces prochaines semaines, en prononçant les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance (magnifique provocation dans notre société de consommation), Virginie et Piotr vont s'engager définitivement dans la vie religieuse salésienne. Comme eux, plusieurs autres jeunes femmes et jeunes hommes se préparent aujourd'hui, à la grâce de Dieu, à la vocation de religieux salésien ou de religieuse salésienne. Ils sont originaires de France, du Rwanda ou du Vietnam. Ils vivent et étudient à Lyon, à Lille, à Farnières, à Argenteuil ou à Rome.
Ces jeunes sont un trésor pour la famille salésienne de France. Mais ne sont-ils pas trop peu nombreux ? Depuis un quart de siècle, du fait de la chute des vocations, religieux et religieuses se réorganisent, s'adaptent, inventent. Ils ne dissimulent pas cette fragilité : « Quand j'ai quitté Guînes, témoignait il y a deux ans sœur Marie-Agnès Chetcuti lors de l'un de nos « week-ends Don Bosco jeunes et familles », nous avons confié la direction de l'établissement à un laïc. Il n'y avait personne derrière moi. Ça a été un moment de souffrance assez forte ».
Construire notre
nouvelle province
Automne 2013 : à peine revenue de Forgeassoud, la tête et le cœur remplis de beaux souvenirs et de doux moments, je rejoins en région parisienne des capitulaires très affairés. Effectivement, j'étais parmi les laïcs invités (9 par la Province France et 3 pour la Belge), au chapitre des FMA (voir le mot de la déléguée). J'ai eu la joie d'y retrouver mon homologue belge, Marie Elisabeth Caise. Je prends donc les réflexions en cours de route mais j'ai beaucoup étudié le sujet. Des comptes rendus complets des travaux des communautés m'étaient parvenus précédemment. Les sœurs font particulièrement bien les choses ! Elles abordent tous les sujets : la vie en communauté, la relation aux jeunes, le passage de flambeaux aux laïcs... Une chance est donnée de pouvoir tout dire sans blesser personne, la parole étant protégée par la prière et la communication générale. Face aux défis de leur vie, face à leur pauvreté en forces vives, face au stress, les communautés s'interrogent. Elles s'orientent vers la recherche d'un équilibre qui repose sur une dynamique en trois pôles en interaction :