Laïcs salésiens,

quoi faire en 2014 ?

 

Ces prochaines semaines, en prononçant les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance (magnifique provo­cation dans notre société de consommation), Virginie et Piotr vont s'engager définitivement dans la vie reli­gieuse salésienne. Comme eux, plusieurs autres jeunes femmes et jeunes hommes se préparent aujourd'hui, à la grâce de Dieu, à la vocation de religieux salésien ou de religieuse salésienne. Ils sont originaires de France, du Rwanda ou du Vietnam. Ils vivent et étudient à Lyon, à Lille, à Farnières, à Argenteuil ou à Rome.

Ces jeunes sont un trésor pour la famille salésienne de France. Mais ne sont-ils pas trop peu nombreux ? Depuis un quart de siècle, du fait de la chute des voca­tions, religieux et religieuses se réorganisent, s'adap­tent, inventent. Ils ne dissimulent pas cette fragilité : « Quand j'ai quitté Guînes, témoignait il y a deux ans sœur Marie-Agnès Chetcuti lors de l'un de nos « week-ends Don Bosco jeunes et familles », nous avons confié la direction de l'établissement à un laïc. Il n'y avait per­sonne derrière moi. Ça a été un moment de souffrance assez forte ».

En 2013, cette double question de la transmission de la « flamme » salésienne et de la place des religieux a été abordée à au moins trois reprises. A Lourdes où s'est tenu à l'automne un rassemblement des familles spirituelles. A Lyon et à Chevilly-Larue, lors des chapitres provinciaux de nos deux congrégations.

Qu'en retenir, pour nous, laïcs, amis de Don Bosco, proches de la famille salésienne ?

D'abord que cela nous oblige à « sortir du bois ». Fini le temps où nous pouvions laisser à d'autres la mis­sion de faire connaître Jean Bosco, ses intuitions géniales, son trésor éducatif et ses héritiers. Aujourd'hui, quand un « Français moyen » croise un salésien, il y a de fortes choses que ce salésien, ce soit vous. Ou moi.

Ensuite, cela oblige à inventer d'autres modes de présence. Les religieux redécouvrent aujourd'hui l'iti­nérance, en organisant des temps forts façon « missions salésiennes » dans nos établissements scolaires. A nous de collaborer avec eux à l'organisation ces temps forts, locaux ou régionaux. Ils sont finalement des « œuvres salésiennes à durée déterminée », éphémères certes mais ressourçantes et remobilisantes. Ce que Don Vecchi, l'un des successeurs de Jean Bosco, avait théorisé en évoquant « le passage de la notion d'oeuvre, très contraignante, à la notion de présence, plus souple ». Le Campobosco, les week-ends Don Bosco, le pélé à la grotte de Giel, les missions salésiennes, en sont des illustrations. A nous de nous y investir, et d'en inven­ter de nouvelles, localement : une bonne résolution en ce début d'année, non ?

 

Benoit Deseure

Président national des anciens élèves et amis des frères salésiens (ADB)